mardi 28 décembre 2021

Journal d'une seule nuit

Inutile de soupeser le commencement, il s'agit d'une entrée à sortie intégrée, l'ameublement lettré d'une seule veille.  Surtout pas de poésie et encore moins de philosophie, même s'il est vrai qu'en fumant sur la terrasse, le remue-ménage de la ville -- sa fuite de robinet mal refermé -- induit une légère nausée.

Je me traîne depuis des mois entre des éclats de conscience dont la durée excède rarement quelques minutes.  Je sais qu'il s'agit du temps détraqué de l'insomnie: la vision se perd, se ressaisit, se perd encore à la périphérie d'une infinité de petites noirceurs mille fois remises au lendemain.

Mais ce lendemain, saisi dans l'instant, a la même résonance qu'un ricanement égaré en de lointains couloirs.  Voilà.

Mes résolutions pour 2022: rester vivant, ne plus écrire, ne pas dégueuler avant d'atteindre la bol et sourire aux conseillers pédagogiques.

(Oh et puisqu'on y est, ne pas me juger trop sévèrement quand je mesure les heures de sommeil perdu entre deux séances de spiritisme sans objet -- l'existence est un malentendu ajusté au ressac de la matière matinale, ainsi que ma joie demeure, que la cafetière crépite et que la nuit reflue entre les broches de la Vierge Marie.)

28 décembre, 3h47



  


   

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