Je
réagis rarement à chaud aux événements de l’actualité. D’Ariana Grande, je ne connais à peu près
rien, sinon une chanson, Into you,
sur le beat de laquelle je me rappelle avoir swigné un soir de vent fort à l’automne
dernier.
Quand
j’ai pris connaissance ce matin de ce qui s’est produit peu après la fin de son
spectacle à Manchester, la seule question qui me soit venue à l’esprit, c’est :
À quoi pourrait bien ressembler un monde dans lequel la question de Dieu –
cette question-là en tant que question
– serait littéralement inconcevable, ne pourrait venir à l'esprit de personne?
Ou
encore, sous une forme moins radicale : quoi d’un monde dans lequel la question de Dieu serait a priori
aussi inintéressante que celle des nuages de l’an passé (pour reprendre une
expression de Cervantès)?
Donc
un monde dans lequel la question de Dieu serait à ce point ennuyeuse que sa
formulation s’interromprait en cours de route, s’arrêterait à deux cents mètres
du point d’interrogation qui la magnétisait, si ennuyeuse, en fait, que ce
point lui-même s’étonnerait de sa propre existence tout au bout d’une question
qui ne l’a jamais atteint, à tel point que le point serait contraint d’improviser en solo la formulation qui aggrave son suspens en ces termes : Et si j’allais
prendre une bière plutôt que de niaiser à l'horizon d'un acte manqué?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire